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axe graphique: marseille-tokyo

9 janvier 2010

autoportrait d'Hiro Ito Manchaku

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C'était en mars 1976

   J'avais 19 ans; Toshiro Ousaïkomi avait expiré son dernier souffle. Plus rien ne me retenait. Je n'avais plus de famille. Mon grand-père, je lui devais tout. Il m'avait éviter de grandir dans la fange et le purin. Grâce à lui je maîtrisais partiellement l'art du sabre, je savais tenir un pinceau. Si je suis revenu 18 ans après à Marseille, c'était pour marcher sur les trace de mon père. Ce japonais qui était tombé sur le port autonome, pour un combat social, lui ce fils de Samouraï, ronin dans l'âme. Ma mère, Ginette, je n'en savais rien, j'avais juste ce polaroïd noir et  blanc, où mon père la conduisait à l'autel de L'église d'Endoume où ils se marièrent. Elle était brune, un port de tête altier. Mon père quant à lui  était petit trapu, avec deux meurtrières à la place des yeux. Je crois que je lui ressemble.

    Quand j'ai posé mes valises dans un hotel miteux de la rue Sénac, il ne me restait qu'une poignée de yen, j'avais dilapider la mémoire de mon grand-père dans les bordels de tokyo et de Kobé. Moi, garant de l'école style nénuphare immobile. Ni samouraï, ni Ronin, juste une cloche métissée avec un regard fixe et un sourire provençal. Mes derniers sous je les buvaient dans un bordel de Tubaneau.

Dans le quartier on me connaissait sous le nom  de Manchaku, sobriquet que les gamins du quartier m'avait donné à  cause d'une tendance naturelle à me battre avec un baton  dès que le vin était mauvais . Mon vrai patronyme était Hiro Ito Casile. Car sur le registre de l'état civil seule ma mère m'avait reconnu.Ginette Casile: 1928-1958. J'adoptais le patronyme de Manchaku, j'aimais bien.

A force de fréquenter des endroits louches et sinistres, une bande de malfrats me proposa de faire des mauvais coup avec eux. Sans le sou, je tombais dans une abysse qui se trouvait aux antipodes de la morale  que m'avait donné mon grand-père. Connu des services de polices, recherché activement, je du prendre la fuite. je trouvais refuge dans une montagne près d'Aubagne, le Garlaban....

La montagne je connaissais; au japon   tous les week end, je me rendais  sur le  Mont Fuji avec Toshiro. C'est là,  au pied de la montagne sacrée que mon Grand-Père tailla dans un chêne multi séculaire mon bokken. Ce sabre de bois qui  durant des années cassa de nombreuses clavicules.

Marseille avait vomi ma présence . Le Garlaban me donna l'espoir, la force et le courage de redevenir un homme. Sur cette montagne sacrée pour les provençaux , je réappris à vivre. Des bergers me donnèrent le gîte et le couvert; en échange de quoi je suivais les transumances. J'assurais la sécurité du troupeau. Les braconniers et autres voleurs firent connaissance avec mon bokken. Cette vie, cette renaissance dura deux belles années.

    Âgé de 21 ans,  le 19 mars 1978, je pris le chemin du retour vers la cité Phocéenne. Les malfrats que j'avais connu autrefois avait disparu dans les caniveaux de la ville. J'avais qu'un but en tête devenir marin pêcheur. L'attavisme de ma mère coulait dans mes veines, elle, Ginette qui avait disparue au large du Frioul. Fils de Docker Samouraï, fils d'une vendeuse de poisson, je tendais les bras vers "Notre Mer", la mare Nostrum. Cette mer méditérannée que je n'avais pas connue!

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9 janvier 2010

souvenirs de tokyo

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je me vois encore dans le sushis shop de tokyo, où mes mains caleuses refuses de découper ces poissons. Pourtant le patron, m'avait nourrit après ma chute vertigineuse dans les bordels et le saké coulait encore à flot dans mes veines, seul c'était tarit l'envie de pratiquer le sabre, jusqu'au jour où.....le souvenir de mon grand-père Toshiro frappa un grand coup sur ma tempe:" prend ton sabre, retourne à Marseille et va enseigner le style "nénuphare immobile". Je pris mon sac, mon sabre et mes pinceaux....Le patron me prit dans ses bras: "sayonara Hiro Ito.

8 janvier 2010

Ils migrent vers de nouveaux, ils craignent l'ire

Ils migrent vers de nouveaux, ils craignent l'ire des hommes...Ils fuient le monde....Le samouraï aussi ne peux plus souffrir la censure. Il fend de son sabre le blanc immaculé des bonnes moeurs affichées à la cour du shogun!

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8 janvier 2010

le samourai au combat

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8 janvier 2010

Prévert: le cancre qui bat la campagne!

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8 janvier 2010

La mer et le sabre: une révolte esthétique!

mare_nostrum_La mer et le sabre: une révolte esthétique!

8 janvier 2010

souvenirs anisés !

souvenirs__De retour à Marseille, perdu entre deux cultures, je m'abandonnais sur le zinc des comptoirs. Jusqu'au jour où un  pêcheur me sortit de la mare nostrum. Je repris mes pinceaux, descendit  acheter chez le Go sport des nouvelles galeries, un simple bokken. Maintenant c'était clair pour moi: le pinceau et le sabre ne faisait plus qu'un !

7 janvier 2010

Anamnèse D'hiro Ito Manchku

Si je remonte aux sources de la mémoire de mon histoire familiale. Je peux juste dire que mon père était un samourai, et ma mère vendeuse de poisson à la criée de Marseille. C'est tout ce que je sais. Mon père a connu Ginette, ma mère lorsqu'il était docker au port autonome de Marseille en 1957, l'année de la grande grève des dockers! Je sais que pendant ces évènements  mon père   s'est illustré avec son bokken, son sabre de bois. Il y a laissé la vie. Un an après ma mère a disparu à bord d'un petit pointu au large du frioul. Gérard, un ami de mon père m'a renvoyé à Tokyo chez mon grand-père, Toshiro Ousaïkomi , maitre de l'école de sabre: "le nénuphare immobile". C'est à grâce à l'enseignement de Toshiro que j'ai pu adapter le style nénuphare immobile à ma peinture!

Je me souviens que Toshiro élevait des perruches. Pour les nourrir il confectionnait lui même de merveilleux sushis. Puis il les jettait en l'air et sans bouger les jambes, il les tranchait avec son katana. Il disait que les jambes ne devait jamais bouger. Que de la statique naissait le mouvement! Aujourd'hui encore des nuances m'échappent, même si j'ai atteint le grade de sensei!
Votre serviteur: Hiro ito !

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